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Grand beau, vent jusqu’à 10 nœuds, mer miroir

27 septembre 2015 En mer Où se trouve le bateau?

Date : 23 septembre
Position :
Météo : Grand beau, vent jusqu'à 10 nœuds, mer miroir


Notre vie de mousse… ça ne s'arrête pas à secouer des grands draps blancs vers le ciel, ni à « palmer » avec Caroline le tuba à la bouche, ni à scruter l'horizon pour surveiller la venue des pirates… La pêche ça va un moment (on a fini par employer les grands moyens… Le poisson brésilien étant trop intelligent, nous avons à bord un nouvel outil : LE HARPON !!! Mouhahahaha !!!!), la bronzette c'est ennuyant…

Alors, on trouve de quoi s'occuper :

Par groupe, durant trois heures, les équipes sont de piquet sur le pont pour « s'enquiller » la bonne tenue du bateau alors que sous le rouf, les autres marmitonnent, astiquent et poutzent.

Repas

Ravitaillement dans chaque ville portuaire, il s'agit de faire le plein pour les jours sans Terre.

Les fruits et légumes sont cachés en fond de cale, donnant aux chambres de devant une agréable odeur d'ananas. Le panier rouge à la main, nous remplissons la quantité idéale pour 11 bouches affamées. Les menus s'établissent au fur et à mesure des rêves de chacun. Le seul incontournable qui n'a pas encore pris forme : les HAMBURGER-FRITES.

Escale au Portugal, hier les cœurs de poulets se sont donnés joie, « cocorissant » dans le bouillon.

Les doigts transpirent à force de couper, les yeux pleurent lorsque passent les oignons. Le gaz enflamme le cul des casseroles, bloquées pour ne pas « engraisser » le sol. Sous les yeux aguerris des matelots aux doubles casquettes, l'épluchage de l'ail, le râpage de fromage sont contrôlés activement. Les coups de gueule s'entendent jusqu'au rivage : « Vous faites tous chier ! ».

Pas de quartier, les habitudes françaises font surface et le pain n'a pas le temps de durcir.

Sans limite, le chocolat s'invite à bord. Lumière tamisée, bougies allumées, le cake fait surface, lors du dessert, le 21 septembre. Nicolas festoie ses 16 ans au Brésil. Tout cela, après avoir déployé sur la table à manger la lessive pour retrouver caleçons et chaussettes propres.

Vaisselle

En mouvement, le bateau peine à dessaliniser toute l'eau nécessaire à rincer les assiettes citadines. Il est temps de prendre « le coup d'poignet matelotien » ! Deux éviers à disposition. L'eau salée coule dans l'un pour un premier lavage/rinçage, puis vient le dernier polissage à l'eau douce. La pression est difficile à maintenir, personne ne doit se trouver sous la douche en même temps, sinon « ça péclote » !

Rangement intempestif, rien ne doit traîner sur le banc sous peine de se voir éjecter à l'autre bout du bateau. Déjà un thermos d'évacué…

Navigation

Tenir le cap, la barre est le repère du plus affûté. Rien ne lui échappe, il doit manier le bateau, le faire gravir les vagues, surmonter les bourrasques.

Les équipiers, pendant ce temps, règlent les voiles. À déjà 20 nœuds de vent et des pointes à 30, il s'agit de réduire la voilure. Le bateau gîte, il faut s'agripper d'une main et préparer les drisses, libérer les écoutes et se mettre à affaler le clin foc et la trinquette. Seules l'artimon et la grande voile survivent aux premiers réglages.

L'un d'entre nous se doit d'être le guetteur. Le mât n'est pas son antre, pas encore « d'initié ». Il se tient plutôt à l'avant du bateau près de la « delphinière » pour observer les « péchous » (pêcheurs) sans feux, les barques à la dérives ou encore les dos de baleines à esquiver. Il jette un coup d'œil sur l'écran. Le radar lui indique où sont les prochains pirates, la carte électronique permet de se situer et d'évaluer la durée du voyage. Dans ce foisonnement d'appareils, il est encore indiqué : la vitesse du vent, la profondeur des fonds marins, la présence de vie sous la coque.

Lorsque les rabans viennent à manquer, nous nous attelons à « épisser » de nouveau cordage, donner de la couleur au bateau.

Prélèvement scientifique

Un drôle de dragon est mis à l'eau, tenu par des barres en métal qui l'obligent à nous suivre. La vitesse réduite, nous prélevons chaque trente minutes ce qu'il ingurgite pour ensuite le stocker/conserver en vue de futures analyses scientifiques qui indiqueront le taux de plastique dans les organismes vivants en mer.

Ménage

À quatre pattes, les mains qui frottent le parterre au savon noir à décaper n'importe quel résidu, chacun y passe. Les bouts se soulèvent pour mieux éliminer ce qui traîne, jusqu'à découvrir une hôte venue de Paraty : Adeline la chauve-souris. L'eau des seaux gicle le sol pour rincer l'amas de sable emmagasiné lors des baignades. Même le maniement des « brosses à chiotte » s'apprend. Après 11 passages, il s'agit d'être discret…

« Husse ».

L'équipe Brigantine